Le protocole d'accord pré-électoral

Le protocole d’accord préélectoral (PAP) est un document essentiel qui encadre l’organisation  des élections professionnelles dans l’entreprise. Il est réglementé par le Code du travail et doit respecter des conditions strictes pour garantir la transparence et l’équité du scrutin. Régi principalement par les articles suivants du Code du travail :

L’employeur est tenu d’organiser les élections dès que l’effectif atteint 11 salariés pendant 12 mois consécutifs. L’absence de mise en place du CSE peut être sanctionnée.

Il doit obligatoirement fixer :

Clauses soumises à l’unanimité des syndicats :

Pour être validé, il doit être signé par 

Si aucun accord n’est trouvé, l’employeur applique les règles légales minimales et peut solliciter la DREETS en cas de litige sur la répartition des sièges. Il peut être contesté par un syndicat non convoqué à la négociation ainsi que par tout  salarié estimant que le PAP ne respecte pas la loi et ce, dans un délai de 15 jours auprès  du tribunal judiciaire ou de la DREETS (si désaccord sur la répartition des sièges). Si le tribunal annule le PAP, de nouvelles élections doivent être organisées.

  1. Importance du PAP

Un protocole d'accord préélectoral (PAP) est un document crucial pour organiser les élections professionnelles dans une entreprise. Il formalise les conditions dans lesquelles ces élections se dérouleront. Voici pourquoi ce protocole est important :

Encadrer le processus électoral :

Le PAP fixe les règles du jeu pour les élections des représentants du personnel au sein du Comité Social et Économique (CSE). Il définit :

Il assure une égalité entre les parties prenantes. Le protocole garantit que toutes les parties concernées (employeur, syndicats, salariés) ont un accord clair sur le déroulement des élections. Cela permet de prévenir les contestations, notamment sur la répartition des sièges ou la validité des candidatures. Il donne un cadre légal et sécurisé. Conformément au Code du travail (articles L2314-5 et suivants), l'employeur est tenu de négocier le protocole avec les organisations syndicales représentatives. Le respect des règles prévues dans le PAP est essentiel pour que les élections soient juridiquement valables. En cas de non-respect, les résultats peuvent être annulés.

Il a aussi pour objet de favoriser la négociation collective dans l’entreprise. Il constitue une occasion pour l'employeur et les syndicats de « collaborer » sur des sujets tels que :

Il permet aussi d’éviter les conflits post-électoraux, en effet, un protocole bien négocié et signé par les parties prenantes réduit les risques de litiges liés à l’élection, comme des accusations de non-conformité ou des recours en justice. De plus, il encourage la participation des salariés en précisant des éléments comme la communication sur les élections, le PAP joue un rôle clé pour informer et mobiliser les salariés, ce qui renforce la légitimité des représentants élus.

En résumé, le protocole d'accord préélectoral est une étape fondamentale pour garantir des élections professionnelles justes, transparentes et conformes à la loi. Sans lui, le processus peut être contesté, voire annulé, ce qui compromettrait la représentation du personnel dans l’entreprise.



  1. Contenu du PAP :

Le protocole d’accord préélectoral (PAP) est un document clé qui encadre l’organisation des élections professionnelles dans une entreprise. Il contient plusieurs éléments obligatoires et facultatifs, définis principalement par le Code du travail (articles L2314-5 et suivants).

Les éléments obligatoires du PAP :

Certains points doivent impérativement être abordés et négociés dans le protocole :

1. Organisation des élections

2. Répartition du personnel en collèges électoraux

3. Nombre de sièges à pourvoir

4. Éligibilité et électorat

5. Modalités de dépôt des candidatures

 Les éléments facultatifs (soumis à négociation) :

Certains aspects peuvent être ajoutés pour faciliter l’organisation et éviter les contestations :

1. Encouragement à la participation électorale

2. Aménagements spécifiques

3. Dépouillement et proclamation des résultats

Signature et validité du protocole :

Le PAP doit être signé par l’employeur et par les syndicats pour être valide. Deux conditions doivent être remplies :

Si ces conditions ne sont pas remplies, l’élection peut être contestée et annulée.

Le PAP est un document essentiel qui fixe les règles du jeu des élections professionnelles. Il garantit un processus électoral transparent et évite les conflits. Une bonne négociation du PAP permet de sécuriser le scrutin et de renforcer la légitimité des représentants élus.

Les autres accords pré électoraux soumis à la notion d’unanimité

Outre le protocole d’accord préélectoral (PAP), certains accords préélectoraux doivent être adoptés à l’unanimité des organisations syndicales représentatives pour être valides. Voici les principaux cas :

Modification du nombre et de la composition des collèges électoraux :

Règle générale : La loi fixe un nombre de collèges électoraux (ex. : un collège pour les employés, un autre pour les cadres). Toute modification du nombre ou de la répartition des salariés entre ces collèges doit être adoptée à l’unanimité des syndicats représentatifs.

Exemple : Dans une entreprise avec un effectif mixte (ouvriers, employés, cadres), les syndicats et l’employeur peuvent souhaiter créer trois collèges au lieu de deux pour mieux représenter chaque catégorie. Cette modification ne peut être validée que si tous les syndicats sont d’accord.

Répartition des sièges entre les collèges :

Si l’on veut répartir différemment les sièges attribués aux représentants du personnel entre les différents collèges électoraux, cela nécessite aussi l’unanimité. En l'absence d’accord unanime, c'est l'administration (DREETS) qui tranche.

Regroupement des établissements pour organiser une élection unique :

Lorsqu’une entreprise possède plusieurs établissements distincts, chaque établissement devrait normalement organiser ses propres élections.Toutefois, un accord peut prévoir une fusion des établissements en un seul périmètre électoral. Cela requiert l’accord unanime des syndicats.



Pourquoi cette exigence d’unanimité ?

Certains aspects du processus électoral sont soumis à la règle de la majorité (30 % des suffrages syndicaux), tandis que d’autres, plus sensibles (comme la modification des collèges ou la répartition des sièges), nécessitent l’unanimité des syndicats pour protéger les intérêts de tous les salariés.




Négociation du PAP

Comment négocier le protocole d’accord préélectoral (PAP) ?

La négociation du PAP suit une procédure encadrée par le Code du travail afin d’assurer des élections transparentes et légitimes :

L’initiative de l’employeur :

L’invitation doit être adressée au moins 15 jours avant la réunion de négociation.

Qui peut négocier le PAP ?

Les négociations se déroulent entre l’employeur et les syndicats invités, qui doivent désigner des représentants pour participer aux discussions.

Les acteurs de la négociation :

Cas particulier :Si aucun syndicat ne répond à l’invitation, l’employeur peut organiser unilatéralement les élections, mais il doit respecter scrupuleusement les règles légales.

La négociation du PAP : objectifs et points clés :

L’objectif de la négociation est de définir les règles du scrutin en garantissant une représentation équitable des salariés.

Points obligatoirement négociés :

Points facultatifs pouvant être négociés :

Adoption et signature du PAP :

Pour être valide, le protocole doit être signé par des syndicats ayant obtenu au moins 30 % des suffrages aux dernières élections professionnelles.

Cas où l’unanimité est requise :

Que faire en cas d’échec des négociations ?

Pour un désaccord portant sur la répartition des sièges ou les collèges électoraux l’employeur peut saisir la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités).Pour les autres points de désaccord et si aucun accord n’est trouvé, l’employeur peut organiser les élections en respectant les règles légales, mais cela peut entraîner des contentieux devant le tribunal judiciaire.

La négociation du PAP est une étape clé pour garantir des élections professionnelles transparentes et incontestables. L’employeur doit initier le processus, mais il ne peut pas imposer unilatéralement ses règles si des syndicats sont présents. Un accord majoritaire est nécessaire pour valider le protocole, avec des exceptions nécessitant l’unanimité des syndicats.



Qui participe aux PAP et avec quels documents ?

L’employeur doit donc envoyer une invitation écrite aux organisations syndicales habilitées à participer à la négociation du PAP. Cette invitation doit être envoyée au moins 15 jours avant la date de la réunion. Les destinataires du courrier d’invitation sont :

Mode d’envoi recommandé : lettre recommandée avec accusé de réception, remise en main propre contre décharge, ou courriel avec accusé de réception.

Les syndicats invités à la négociation doivent fournir plusieurs documents pour pouvoir participer et présenter des listes de candidats.

Documents obligatoires :

Documents facultatifs pouvant être demandés :

En cas d’irrégularité :Si l’employeur oublie d’inviter un syndicat habilité, le PAP peut être contesté et les élections annulées, et si un syndicat ne fournit pas les documents nécessaires, il pourrait se voir refuser la participation aux négociations et aux élections.

L’invitation à négocier le PAP doit être envoyée à tous les syndicats habilités et dans les délais légaux. Les syndicats participants doivent fournir des documents justificatifs pour attester de leur représentativité et de leur capacité à négocier. Une mauvaise gestion de cette phase peut entraîner des contestations électorales.



L’organisation des réunions de négociations :

La première réunion de négociation est une étape clé pour organiser les élections professionnelles. Elle doit être bien préparée pour garantir un déroulement efficace et conforme à la loi.

Avant la réunion :

Pendant la réunion :Présentation du projet de PAP par l’employeur, avec échanges et négociation sur :

Après la réunion : Rédaction d’un compte rendu de réunion et préparation des ajustements à apporter au PAP avant sa signature.



Signature et mise en œuvre du PAP

Pour être valide, le PAP doit être signé par l’employeur (ou son représentant légal)
et les syndicats représentatifs ayant obtenu au moins 30 % des suffrages lors des dernières élections professionnelles

Cas nécessitant l’unanimité des syndicats :

En cas de désaccord :L’employeur peut organiser les élections sur la base des règles légales ; Les syndicats peuvent saisir la DREETS (Inspection du travail) pour arbitrage

Une fois signé, le PAP doit être appliqué en respectant les engagements négociés.

Diffusion des informations électorales :

Organisation du scrutin :

Dépouillement et proclamation des résultats :

Si le quorum n’est pas atteint au 1ᵉʳ tour → Organisation d’un 2ᵉ tour

La négociation du PAP est une étape stratégique qui doit être bien préparée. Une fois signé, il doit être appliqué rigoureusement pour assurer des élections régulières et éviter tout contentieux.

Echec de la négociation, contestation :

En cas d'échec de la négociation d’un accord préélectoral du Comité Social et Économique (CSE), plusieurs règles et recours sont prévus par le Code du travail.

1. Procédure en cas d’échec de la négociation

Si aucun accord préélectoral n’est trouvé entre l’employeur et les organisations syndicales, l’employeur fixe unilatéralement les modalités des élections. Il doit cependant respecter les dispositions légales et réglementaires, notamment sur :

  • La répartition du personnel entre les collèges électoraux
  • La répartition des sièges entre les collèges
  • L’organisation matérielle du scrutin

Toute décision prise unilatéralement par l’employeur doit être conforme aux articles L.2314-5 et suivants du Code du travail.

2. Voies de contestation

Les contestations peuvent porter sur plusieurs points et suivre différentes procédures :

a) Contestation de la répartition des sièges et des collèges électoraux

  • Les organisations syndicales ou un salarié peuvent saisir la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS, ex-DIRECCTE) dans un délai de 15 jours à compter de la décision de l’employeur.
  • La DREETS statue dans un délai de 2 semaines.

b) Contestation sur l'organisation des élections

  • Un syndicat ou un salarié peut saisir le tribunal judiciaire pour contester la régularité de l’élection, soit avant le scrutin, soit dans un délai de 15 jours après la proclamation des résultats (article L.2314-32 du Code du travail).

c) Contentieux après l’élection

Si une irrégularité a affecté la sincérité du scrutin (ex. non-respect des règles de publicité, non-conformité des listes électorales), un recours peut être formé devant le tribunal judiciaire dans les mêmes conditions.

3. Sanctions possibles

Si une irrégularité grave est constatée, le juge peut :

  • Annuler les élections et imposer une nouvelle organisation du scrutin
  • Modifier la répartition des sièges
  • Obliger l’employeur à renégocier l’accord préélectoral

En résumé, en cas d’échec de la négociation, l’employeur fixe seul les modalités du scrutin, mais celles-ci peuvent être contestées devant la DREETS ou le tribunal judiciaire en fonction des irrégularités relevées.